09
12
2022
Festival

Cité Convivial·e : Extra-ordinaire Cité !

L’ensemble de l’équipe Bellastock tenait à vous dire merci !

Le festival Bellastock 2022 baptisé « Cité Convivial·e » a été extraordinaire.
Extraordinaire car il s’agissait du 16ème festival Bellastock, et ce malgré les années, malgré l’évolution de la structure, malgré les crises que nous traversons. Le seizième grâce à celleux qui l’ont instauré et fait évoluer depuis sa création. En 2006 tout d’abord, au travers du Bellasso, association étudiante, puis en 2010 avec l’association Bellastock, et enfin en 2019 à la création de la Société Coopérative d’Intérêt Collectif Bellastock, toujours avec le soutien indéfectible de l’Énsa de Paris-Belleville et du Ministère de la Culture.

 

Un site extraordinaire

Extraordinaire car c’est le quatrième festival organisé à Évry-Courcouronnes depuis 2018, le second sur le site de la Maison Sainte-Geneviève. Cette collaboration marque à la fois un travail sur le temps long, construit avec la ville d’Évry-Courcouronnes et l’agglomération du Grand Paris Sud, pour faire évoluer les manières d’organiser et de structurer ces territoires. Influer sur les pratiques de l’ensemble de la chaîne d’acteur·rice·s du bâtiment et du territoire pour préfigurer de nouvelles manières de transmettre en accord avec les évolutions de notre société et les enjeux sociaux et environnementaux sont des objectifs que Bellastock défend à travers ces collaborations.

Photo : Alexis Leclercq

Extraordinaire car c’est la seconde année de préfiguration d’un lieu pour apprendre par le geste, par le faire, en travaillant à l’échelle 1 et en croisant tous les publics d’un territoire. Le CAAPP, Centre Art Architecture Paysage Patrimoine, prend forme sur ce site au fil des actions que nous menons avec le soutien de la ville d’Évry-Courcouronnes, et existe déjà avant d’exister. Après une première année dédiée à l’implantation sur le site du CAAPP, l’année dédiée à l’outillage du lieu a mené à de nombreuses réflexions autour de la notion d’outil. Ceci notamment grâce au cycle de conférences du mois de mars, « s’outiller sans souiller », organisé avec le soutien de la Revue Topophile, de Yes We Camp, de la Preuve par 7, des Grands Ateliers, de Temaprod, et de tous les sociétaires de Bellastock. Au cours de cette phase réflexive, nous avons eu le plaisir de recevoir Patrice Doat, Roxanne et Tibo de l’École des Tritons, Clément Lebras, Elsa Buet, Thierry Paquot, Julien Lecarme, Daniel Cérézuelle, Christine Leconte, Sophie Ricard, Julie Simon, Medhy Zeghouf et Philippe Simay, pour échanger sur leurs points de vue et leurs expériences. Nous tenions une fois de plus à les remercier pour leur implication.

Expérimenter la convivialité

Extraordinaire car cette phase réflexive nous a menés à désigner la notion de « convivialité » comme thématique du festival 2022, faisant le lien avec les travaux d’Ivan Illich sur l’outil convivial. Une thématique qui tombait à pic après une période de troubles, qui remet sur la table cette notion qui selon nous doit aujourd’hui être centrale dans le travail des architectes. Cette convivialité a d’abord été expérimentée au travers d’un nouvel appel à projet mené avec les Grands Ateliers nommé « Salon de chantier », auquel ont répondu plus de 15 équipes. Cet appel à projet a vu récompenser le collectif Volatile en premier lauréat et que les collectif Lokal et Baobab, deuxième et troisième lauréats. Cet appel à projet a pour objectif de permettre aux jeunes créateur·rice·s de concevoir un projet, de le prototyper dans un lieu-outil (ici les Grands Ateliers), avant de le dupliquer en 15 exemplaires sur le site du festival pour l’expérimenter pendant 4 jours avec 250 participant·e·s. Nous tenions à remercier tous·tes les participant·e·s pour leurs propositions riches et les Grands Ateliers pour le soutien que la structure nous apporte depuis plusieurs années. « L’atelier d’un pivert », co-conçu par les collectifs Volatile et Lokal, a été prototypé, dupliqué et réparti sur le site du festival !

Photo : Alexis Leclercq

Le retour du festival Bellastock

Extraordinaire car cette année dédiée à la convivialité marquait le retour du festival Bellastock, celui que vous connaissez et qui a fait sa réputation, après deux années marquées par la crise du Covid (festival annulé en 2020, festival Cité Vivant organisé en peu de temps et avec peu de moyens en 2021). Le retour d’un festival convivial et festif, qui donne la parole aux futurs architectes, urbanistes, paysagistes, designers. Une parole qui s’exprime au travers d’un grand chantier collectif où les intelligences de chacun·e se rencontrent, et donnent lieu à une fiction urbaine démontrant tout le potentiel d’une ville pensée à plusieurs par et pour les personnes qui l’habitent. Cette année, iels ont pu s’appuyer sur des matériaux de réemploi fournis en quantité nécessaire grâce à SNCF Réseau, au festival WeLoveGreen et Serge Ferrari. Enfin, la convivialité sur chantier s’accompagne chaque année d’une convivialité hors chantier, notamment autour des repas préparés encore et toujours par les incroyables de chez DiscoSoupe qui étaient cette année accompagnés du Low-Tech Lab Île-de-France pour prolonger la convivialité de la cuisine grâce aux low-tech !

Photo :  Alexis Leclercq

Changement de dimension

Extraordinaire car ce festival marquait une évolution majeure de son format et de son envergure, notamment grâce au soutien important du Ministère de la Transition Écologique, de la Région Île-de-France, et la Direction Régionale des Affaires Culturelles Île-de-France (à travers l’Été Culturel 2022), pour servir encore longtemps les territoires qu’il propose de préfigurer. Le projet du CAAPP nous a poussé à proposer des installations événementielles à la hauteur de l’événement, conçues et construites par le talentueux Atelier Craft, et à enrichir la programmation culturelle du jeudi au dimanche pour les visiteur·euse·s et les participant·e·s, en collaborant avec les acteurs du territoire et en élargissant le champs de réflexion de l’architecture à l’art, au paysage, au patrimoine.

Photo :  Alexis Leclercq

Autour de la ville éphémère, nous avons proposé la projection d’un film engagé, « Devenir architecte » de Garance Paillasson ; un cycle de quatre tables rondes enthousiasmantes organisées avec la Revue Topophile, mais aussi des résidences d’artistes comme Edina Tokodi et Mileno Guillorel-Obregòn, le hammam en réemploi de caravane avec Superfluides, le Zygophone de Benjamin Dogon, une programmation musicale élargie (et une soirée karaoké improbable et plus que conviviale !) menée par les incroyables Hydropathes, et la venue de la superbe Péniche Adélaïde et sa troupe des B-Ateliers qui nous ont éblouis entre ciné-concerts, cabarets et soirées endiablées. Ensemble, nous donnons à voir aux publics d’un territoire un autre monde possible, en faisant avec celleux qui s’y trouvent déjà !


Photo :  Alexis Leclercq

Les habitant·e·s de la cité

Enfin, extraordinaires, c’est ce que sont les participant·e·s qui font le festival et sans qui il ne pourrait exister. Comme beaucoup d’événements depuis la crise du Covid, nous avons subi une baisse de fréquentation qui nous amène à questionner en permanence ce que nous proposons en lien avec tous·tes celleux avec qui nous l’organisons. Pour continuer d’exister, le festival doit séduire, intéresser, convaincre, et nous comptons sur vous qui y avez participé comme simple visiteur·euse ou engagé·e comme participant·e ou bénévole, pour en parler, pour revenir, et nous aider à le faire évoluer et perdurer.

Photo :  Alexis Leclercq

Faire ensemble

Cette année, Bellastock a souhaité mettre en avant des problématiques et considérations qu’elle intègre aujourd’hui pleinement dans le fonctionnement de la coopérative. « S’outiller », c’est aussi apprendre à connaîtresavoir respecter et savoir mobiliser les ressources disponibles autour de nous, notamment les ressources humaines. Les métiers que nous pratiquons ne s’envisagent jamais seul·e·s et c’est ce pourquoi Bellastock défend dans ces projets, et notamment celui du festival, l’égalité des genres et des sexes et la lutte contre les comportements oppressifs, tout spécialement dans les professions liées à l’architecture et à la pratique du chantier.
Le temps du festival, condensé de temps de chantiers et de moments festifs, a été l’occasion de mettre en place des actions de sensibilisation mais aussi des cercles de parole sur le site de la Cité Convivial·e. Un autre genre d’outil pour les participant·e·s et bénévoles, leur permettant d’aborder ces sujets, organiser le partage d’expériences et la récolte de paroles. Grâce à leur réception positive, nous maintiendrons ces initiatives et défendrons ces valeurs pour toutes les prochaines éditions du festival.

Photo :  Alexis Leclercq

« S'ouvrir »

2023 sera l’année de la fin de cette préfiguration du CAAPP par le festival Bellastock au travers d’une ultime phase : « s’ouvrir ». Mais 2023 sera avant tout l’année du lancement du CAAPP, ce lieu qui vient concrétiser la démarche pédagogique que nous portons depuis le début, et que portent Les Grands Ateliers, partenaires du festival depuis maintenant deux ans. Pour continuer ce travail d’urbanisme transitoire, le CAAPP pourra s’appuyer sur les travaux que nous menons avec la Preuve par 7 pour continuer cette transition au travers d’une résidence architecturale, avec le festival Bellastock 2023 comme rampe de lancement. Un festival « bouquet final » qui a pour objectif de rassembler tous les acteurs du territoire autour de ce lieu en venant travailler hors les murs du CAAPP grâce au savoir-faire des collectifs d’architectes franciliens pour occuper l’espace public et impliquer habitant·e·s, professionnel·le·s, universitaires, enfants et retraité·e·s.

Photo :  Alexis Leclercq

Vous l’aurez compris, 2022 a pour nous été extraordinaire, et nous allons donner toute notre énergie en 2023 pour que cet extraordinaire devienne « ordinaire » grâce au CAAPP et au rayonnement sur son territoire.

Alors, Cité CAAPP, cap sur le CAAPP.

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