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Le Grand Détournement

Le Grand Détournement

Le Grand Détournement se tient à L’Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) sur le thème du réemploi en architecture. Pendant 5 jours, du 16 au 20 mai 2015, 1000 étudiants expérimentent l’art du réemploi de matériaux pour concevoir, construire, habiter et finalement démonter une ville éphémère. Suite à cette édition du festival, l’association Bellastock est demeurée sur le site d’accueil du festival afin de mettre en place un laboratoire manifeste du réemploi – Actlab – au cœur du chantier du futur Eco-quartier fluvial.

Le réemploi
de matériaux

Le Grand Détournement propose d’expérimenter le réemploi en architecture. Par cette problématique, c’est notre système économique, nos capacités constructives, des notions de cycles et finalement de nombreux éléments de notre quotidien qui se confrontent dans ce projet et sur le site de la ville éphémère.

Le réemploi consiste à utiliser un objet ayant perdu son usage pour lui en donner un autre, avec un minimum de modification sur sa structure et sa forme. Il s’agit de conserver sa mémoire et de lui offrir une seconde vie. La problématique du réemploi, c’est avant tout un changement de point de vue sur la matière. Ce que nous considérons comme des «déchets» perdra ce statut : nous les appellerons désormais «matériaux» ou «ressources».

En France et plus particulièrement en Île-de-France, les activités de construction, de réhabilitation et de démolition produisent plus de déchets que les ménages. Différentes approches existent afin de palier à cet état de fait : le recyclage, la réutilisation, et le réemploi. Le recyclage consomme beaucoup d’énergie et, s’il paraît inéluctable à terme, n’est pas à privilégier d’office. La réutilisation nécessitera une consommation d’énergie minimum et permettra de prolonger la durée de vie d’un objet en conservant son usage. Entre les deux, le réemploi est potentiellement l’action qui engendrera le moins de dépense d’énergie au regard d’un maximum de possibilités d’usages réinventés.

 

Plaine Commune, territoire de culture et de création

Composée de 9 villes, (Aubervilliers, Saint-Denis, L’Île-Saint-Denis, Stains, Pierrefitte-sur-Seine, La Courneuve, Epinay-sur-Seine, Villetaneuse, Saint-Ouen) Plaine Commune participe au développement du Grand Paris dans lequel elle se positionne comme le territoire de la création, principalement en termes de culture et d’innovation.

Le Grand Détournement prend place sur une friche urbaine en reconversion au cœur de L’Île-Saint-Denis : un ancien site industriel accueillant les entrepôts du Printemps jusqu’en 1991. Au travers du projet de L’Eco-quartier Fluvial, la communauté d’agglomération de Plaine Commune, la commune de L’Île-Saint-Denis et la SEM Plaine Commune Développement ont pour ambition de régénérer l’attractivité de ce territoire, tout en visant un statut de référence en matière d’innovation et d’écologie urbaine. Le cahier des charges de l’écoquartier intègre notamment la réutilisation dans le projet d’au moins trois matériaux issus de la déconstruction.

Dans ce contexte, le festival « Le Grand Détournement » devient le symbole de la mutation d’un site industriel désaffecté vers un éco-quartier innovant. Au travers d’une nouvelle vision de la ville, il est bien question ici d’évoquer les évolutions de mentalités puis de comportements que nous pouvons appréhender à l’heure des grandes mutations urbaines de territoire.

La Ville
Ressource

La création en amont d’une cartographie des gisements de matériaux sur le territoire, d’un protocole de glanage ainsi que d’un atelier d’expertise des matériaux sur le site d’accueil ; a permis d’isoler 4 filières de matériaux pouvant servir à la construction des participants : plastique, carton, textile et bois. Ainsi, pour la première année, les participants ont du se confronter à la construction à partir de plusieurs matériaux, tous rebuts industriels. La question de l’assemblage est donc devenue centrale dans leurs projets. C’est la pertinence de celle-ci qui permet de réellement le réemployer c’est-à-dire de conserver la mémoire de l’objet utilisé, de prévoir sa démontabilité (assemblage secs) et sa future réemployabilité sans en dénaturer la forme ni la conception première.

En amont, l’association Bellastock avait construit des prototypes d’infrastructures urbaines à partir de matériaux provenant exclusivement du site, tel que des Glaneuses : luminaires urbains construits à partir de matériaux issus des anciens entrepôts du printemps et devenus le symbole du festival.

Au fur et à mesure une ville s’est créée, les équipes se regroupent en habitations collectives, des espaces publics voient le jour, des rôles sont inventés (coiffeur, styliste, église…). Chaque habitat, chaque « rue », chaque « place » a été nommé par les habitants de la ville éphémère.

 

Chefs de projet : Simon Jacquemin et Marc Boinet