L’édition 2013, du festival Bellastock s’intéresse aux contraintes et aux opportunités de l’utilisation du végétal en architecture. Il a lieu du 18 au 20 mai 2013 à Maisse dans le département de l’Essone. 1000 participants ont conçu, construit avec le vivant et habités une ville éphémère. Celle-ci est devenu un paysage collectif grâce à un travail sur la temporalité : le temps de l’architecture, le temps d’un évènement. Comment faire cohabiter un festival de construction de trois jours, avec le temps nécessaire à la croissance du végétal ?
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CONSTRUIRE AVEC LE VIVANT
L’écologie ne doit pas être un argument de vente mais une nécessité, une démarche collective. C’est pourquoi, Bellastock 2013 veut réveiller les consciences sur ces aspects fondamentaux que sont la richesse de la terre et la préservation de notre environnement. Ces dernières années, les projets de tours végétales se multiplient chez les architectes : couvertes de verdure, équipées de serres, terrasses aquatiques, cascades et autres installations pseudo-naturelles. Ce mouvement (cette mode?) a le mérite de poser la question du bilan énergétique des villes de demain. Toutefois, le geste de verdir, ce greenwashing architectural, relève d’avantage de la communication et de l’image que d’une réelle volonté de “collaborer avec la terre” ou simplement de ressuciter la nature en ville. Le festival Greenwashing s’inscrit ainsi dans une recherche globale sur les liens entre le bâti et le végétal mais également sur l’une de ses manifestations économiques, sociales et culturelles : l’agriculture urbaine.
Références sur l’architecture et le vivant
MAISSE DANS L’ESSONNE
Greenwashing s’est installé sur un terrain déjà occupé par la nature. Cet espace de création appartient à des anciens ferrailleurs sensibles aux questions artistiques et expérimentales. Proches du couple d’artistes De Saint Phalle – Tinguely, ils avaient notamment fournis l’ensemble du métal pour Le Cyclop de Jean Tinguely, oeuvre monumental de 22.50 m de haut, contenant 350 tonnes d’acier et installé à proximité de Maisse à Milly-La-Forêt. Le terrain d’installation du festival accueillait quant à lui plusieurs oeuvres dont une sculpture de Niki de Saint Phalle. Au travers de ces 1000 jeunes créateurs, Greenwashing a permis de refaire vivre ce lieu.
LA VILLE VÉGÉTALE
Pour cette édition le choix est fait d’une architecture vivante, capable d’accueillir la nature et en dialogue constant avec le paysage. Il s’agit bien de “collaborer avec la terre” comme le dit Marguerite Yourcenar. On s’éloigne donc du clinquant de l’architecture moderne et de la haute technologie pour s’inspirer du primitif, sans besoin de verdissement. En amont, un travail d’aménagement est effectué en partenariat avec des paysagistes de l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles. Afin de permettre la pousse des plantes après le festival et de construire une ville éphémère adaptée et respectueuse de son environnement, certains espaces sont protégés du piétinement par des cheminements en palettes. Les 40km linéaires de tiges de châtaignier destinés à la construction des structures sont répartis par ballot avant l’arrivée des participants afin de contrôler l’implantation des structures. Ceux-ci ont pu expérimenter différentes techniques constructives : grilles, arcs, linéaires... et improviser des lieux et des activités publics comme un terrain de volley-ball ou un stand de tir à l’arc, sous le regard de 600 curieux venus visités la ville éphémère lors de la journée d’ouverture au public.
Greenwashing travail simultanément sur l’habitat, le mode de vie et la temporalité. Ainsi, la dernière journée fut dédiée à la mutation de la ville éphémère en un jardin expérimental. Les participants ont planté près de 100 essences de végétaux : pieds de saule, herbes aromatiques, légumes ou différentes fleurs, aux pieds de leurs structures.
Chefs de projet : Antoine Aubinais et Camille Lemeunier
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